Histoire RP des demi-soeurs Nezzar

Quitte à jouer le jeu du roleplay in-game, même à petite dose, eh bien voilou le mini-background de mes personnages. Je profiterai certainement des quêtes d'histoire personnelle pour étoffer tout ça pitit à pitit...


Chez les Norns, il est d'usage de se souvenir des plus valeureux guerriers et de leurs faits d'armes héroïques, mais il n'est pas dit que l'on ait pu oublier aussi facilement les héros d'un tout autre acabit. Le patriarche Nezzar était de cette sorte-là, et bien qu'il ai combattu comme les siens, tout aussi bravement et férocement, on retint surtout de lui sa mort particulièrement ridicule. Aldrik Nezzar connut en effet une fin qui est aujourd'hui contée aux enfants gourmands en guise d'avertissement : lors d'une campagne particulièrement rude visant la reconquête des hauts-sommets, celui-ci partit chasser aux abords de son camp avec l'espoir de trouver de quoi calmer la faim qui le tenaillait, comme tous ses compagnons d'armes. Aldrik tomba nez à museau sur un ours énorme, et n'écoutant que son courage, il fit face à la bête avec son espadon, qu'il planta finalement dans le cœur de l'animal. Tout affamé qu'il était, Aldrik ne perdit pas une seconde et alluma un feu, bien décidé à faire ripaille du cadavre de l'ursidé; sur le moment, il ne songea plus à appeler ses amis pour partager ce repas providentiel, aussi il dévora seul une grande partie de l'ours, redoublant d'appétit pour calmer un estomac trop souvent mis à la diète forcée. Il mourut finalement d'une atroce indigestion.

Son fils ainé, Alahz, connut également une fin bien singulière. Lors de l'un de ces interminables hivers où la nourriture venait à manquer, Alahz décida d'aller briser la glace du lac proche de la ferme familiale, histoire d'y lancer une ligne. L'inconscient ne trouvant pas de poissons près du bord décida donc d'aller fouler la glace en plein milieu de l'étendue d'eau douce. Glace qui se brisa sous son poids énorme, l'entraînant dans les eaux fraîches puis finalement vers le fond. Depuis ce malheureux évènement, les Nezzar enseignèrent à leurs enfants l'importance d'apprendre à nager, même dans des eaux glaciales.

Le fils cadet, Alhün, vint poursuivre l’œuvre familiale en tentant de subtiliser des œufs de drake pour s'en faire une bonne omelette. Omelette qu'il prépara sur le lieu de son larcin. Maman drake s'en régala. D'Alhün, j'entends.

Le dernier fils Nezzar, Alnebukad, était quant à lui plus porté vers les plaisir de la chair, plutôt que la bonne chaire. Ceci ne l'empêchait toutefois pas d'être un vrai Nezzar, fin gourmet pourvu qu'il y ait de la quantité. Bref, après avoir engendré deux morveuses dont l'une dans une relation inter-raciale - fait qui suffit à faire la légende du bonhomme - il périt tout aussi tragiquement d'asphyxie après avoir avalé de travers une noisette, coquille comprise.

Sur un héritage familial aussi riche en rebondissements, la vie d'Alessa Nezzar ne pouvait être qu'exceptionnelle. C'est qu'avec un patronyme aussi célèbre, la jeune femme était prédestinée à un avenir hors du commun et plus certainement, à une mort atroce en rapport avec la nourriture. Pourtant, voila déjà 27 ans qu'elle vit et qu'elle se porte bien, ce qui fait dire aux mauvaises langues que plus dure (et drôle) sera la chute.
Devenue très jeune orpheline de père - coutume familiale, toujours -, Alessa apprit à se débrouiller toute seule, et à faire preuve d'autonomie. Sa pauvre mère avait déjà tant à faire pour fleurir quatre tombes régulièrement et prier les esprits pour qu'il ne leur arrive rien, à elles (un boulot à plein temps, vu le karma que les Nezzar ont accumulé), que c'est la jeune Norn qui se chargea de toutes les corvées incombant d'ordinaire à un homme. La corvée de bois, c'était pour sa pomme, la chasse idem, et ne parlons pas des beuveries lors desquelles Alessa acquit son extraordinaire résistance éthylique. Alors bien sûr, à force de faire le travail d'un homme, elle finit par prendre également en charge l'honneur familial, enfin ce qu'il en restait, et c'est presque naturellement si j'ose dire, qu'elle se retrouva avec une paire d'épées dans les mains à donner la chasse aux diverses saletés qui rôdaient alentours. Enivrée par les récits des épopées héroïques des héros d'antan, Alessa se prit au jeu de celui qui aura la plus grosse - épopée, bien sûr- et c'est avec le culot caractéristique des Nezzar, peut-être aussi le zeste d'inconscience qui en fait une famille de ratés sur trois générations, qu'elle décida un beau jour de partir à l'aventure et de voir ce qu'il y a au sud; puisque après tout c'est bien connu : à l'ouest, rien de nouveau. surtout quand tu sais qu'à l'ouest en l’occurrence, c'est le territoire des poilus d'assaut, les Charrs.
C'est à 27 ans que la fille prodige revint à Hoelbrak, bronzée comme jamais une Norn l'a été de mémoire d'homme - et déjà on se fend la poire en parlant de son teint, comme si le reste ne suffisait pas -. Forte des expériences accumulées lors de ses cinq années passées dans la brousse méridionale, elle s'inscrivit à la célèbre fête de la chasse d'Hoelbrak. En outre elle a bon espoir de pouvoir en ramener un beau repas, car n'oublions pas de parler de ce détail des plus sinistres, elle adore la cuisine, et ses expérimentations ont déjà fait le tour d'une partie du monde - je vous raconte pas le nombre de gens qu'elle a envoyé chez le médecin. Sa spécialité ? Les sablés... Avec du vrai sable dedans.
Finalement, la vraie question concernant Alessa Nezzar, c'est de savoir si elle va suivre les pas de ses ainés lors de sa mort. Mais déjà les pronostics vont bon train, et il se raconte qu'elle avalera probablement de travers l'une de ses créations gastronomiques, ou que l'une de ses expériences culinaires l'empoisonnera. Affaire à suivre, donc, mais gageons qu'elle va arriver à faire plus fort que ses ancêtres, y compris de son vivant.

Au moins, Sharon devrait être épargnée de cette véritable série noire, du moins le fait qu'il s'agisse d'une bâtarde pourrait l'en garder. Je vous ai parlé du goût d'Alnebukad pour la fesse, eh bien Sharon Nezzar en est le produit. Alors que son cher père était de voyage en Kryte, du côté du promontoire divin, et alors qu'il s'était arrêté dans une auberge bon marché, et alors qu'il était éméché comme pas deux à force de vouloir essayer tous les spiritueux, il tomba dans les bras d'une fille de joie qui le délesta d'une bonne partie de ses bourses - dans tous les sens du terme. Alors sans le sou et forcé d'écourter son escapade, Alnebukad retourna à Hoelbrak la queue entre les jambes et surtout, bien inconscient de son forfait. Devinez qui sortit de l’œuf quelques 9 mois plus tard. La fille de joie en question, forcée de se séparer de l'enfant, le confia aux bons soins de l'orphelinat du promontoire, et disparut dans la nature.
Sharon grandit donc encore plus seule que sa demi-sœur, mais au moins sans avoir conscience de la terrible malédiction gustative qui pesait sur elle, une chance diraient certains. Adoptée à l'âge de 8 ans par un couple d'ouvriers, Sharon vécut alors comme son nouveau milieu social l'imposait, autrement dit avec le strict minimum d'éducation rapidement suivi d'une mise au travail, comme il est de coutume. Mais la jeune femme attira rapidement la curiosité, avec ses cheveux d'un blond divin et son corps un peu trop surdimensionné pour être tout à fait humain. Et tout bonnement le questionnement des gens à son égard finit par nourrir son propre questionnement personnel. Ainsi elle mena sa propre enquête, et découvrit son état d'enfant adoptée. En rendant visite à son ancien orphelinat, elle remonta jusqu'à sa mère biologique qui elle-même lui permit de trouver un nom : Nezzar. Le nom de son père, qui était donc bien un Norn de passage. Sa mère biologique tenta bien de dissuader Sharon d'en savoir plus : "ce n'était qu'un soulard rond comme une barrique, et maladroit comme s'il avait deux mains gauches" lui avait-elle dit, "il est sans doute déjà mort" ajouta-t-elle prophétiquement. Mais la jeune femme alors âgée de 18 ans n'en fit rien, et décida qu'elle irait à la recherche de son passé... Quelle malheureuse idée, pour nous qui savons sur quoi elle va tomber.
Enfin, à force de fréquenter la jeunesse banlieusarde de la capitale, Sharon prit de mauvaises habitudes. C'est que, s'encanailler avec la racaille est rarement un prélude à la vie d'aristo', elle ne pouvait donc que mal tourner - déjà qu'elle a un karma de Nezzar -. Ses copains de banlieue donc l'instruisirent dans des arts bien clandestins tels que le lancer de couteau ou l'usage du poison et autres subterfuges parfaitement indignes d'une demoiselle bien élevée. Bientôt elle finirait, comme tous les jeunes de banlieue, par cramer des poubelles puis directement des charrettes, avant de passer carrément à l'attaque des charrettes blindées de transport de fond, dans une escalade de la violence caractéristique des environnements suburbains... Mais non, Sharon était une fille de raison, et elle ne toucha pas le fond de la délinquance, les dieux l'en préservent. En revanche, à présent âgée de 24 ans, elle se sent prête à accomplir son voyage vers le passé, à marcher sur les traces de ses ancêtres... L'idiote. Finalement, il aurait mieux valu qu'elle s'y mette à fond, dans la délinquance, elle se serait ainsi certainement sauvée d'une mort atroce en rapport avec la nourriture, mais patience... Qui vivra verra, et saura si cette belle enfant au sang mêlé a une chance de déjouer le destin si particulier de la famille Nezzar.

(Amusant récit . Je me disais quand même que la mère de Sharon avait une sacrée chance de s'en être tirée aussi bien d'avoir engendré une demi-norn, c'est des coups à péter toute la tuyauterie d'une humaine, parce que la différence de taille est notable sinon impressionnante entre norn et humain ).

(Très sympa comme histoire, une petite sensation de déjà vu en plus ;p. Difficile de passer derrière une tel background.)

J'aime beaucoup

Ashra a écrit:

Héhé merci pour vos compliments ^o^ c'est vrai que j'aime bien aussi les récits un peu rigolos comme ça, ça me change des trucs supers sérieux que j'écris à longueur de temps pour mon bouquin
Pour ceux qui aiment lire d'ailleurs, j'avais écrit les aventures Raid de l'Alessa Rifitenne dans ce ton humoristique, c'est ici :

http://rosedessables.forumactif.fr/t283-seconde-nature-les-autres-reminescences-d-alessa

ha tu écris?
Ceci explique cela; ton texte était très agréable à lire
J’essaierai d'écrire une bafouille aussi si j'ai un peu de temps (et une idée aussi ^^)

Pour illustrer une de mes grandes frustrations dans ce jeu XD

HCG - Hardcore Cookin' and Gastronomy

Il est de notoriété publique que, quand on s'appelle Nezzar, on adore bouffer, au point d'être capable de se mettre dans des situations improbables pour le seul motif de se remplir la panse d'un met plus ou moins délicat, ou du moins assez consistant pour tenir jusqu'au prochain repas.
Alessa n'échappait pas à cette règle ancestrale qui faisait pourtant fondre le nombre de ses ascendants comme neige au soleil. Si l'on pouvait s'immiscer un bref instant dans son esprit, on y entendrait sûrement une litanie monocorde de cet acabit :
* Manger... Taper... Boire... Dormir... Manger... Taper... Boire... Dormir...*
Les Norns sont parfois d'un basique... Enfin bref.
Là où la jeune femme poussait le vice à son degré paroxystique, était qu'elle s'était mise à pratiquer l'art millénaire de la cuisine, en dépit de la "malédiction des Nezzar" qui faisait passer sa famille pour un tas de dégénérés dépourvus d'encéphales depuis le vieil Aldrik. Peut-être une manière de conjurer le sort, diront les plus philosophes, mais en tout cas elle s'y est mise sérieusement, comme elle le fait toujours.

Ainsi donc, au retour de l'un de ces voyages initiatiques dont le seul but est d'accumuler de l'expérience en rentrant les vaches de monsieur ou les chèvres de madame, en tabassant quelques viles créatures aux dents pourtant émoussées et autre joyeusetés digne d'un roman d'heroic fantasy des plus épiques, Alessa se dirigea vers le grand fourneau d'Hoelbrak ou son maître-queux l'attendait de pied flasque. La dernière des Nezzar, chargée de deux sacs bigrement remplis d'ingrédients, se délesta de sa charge et lança :
- Bon, c'est parti pour la découverte de nouvelles saveurs !

Sans perdre une seconde à revêtir un tablier - "pour quoi foutre ?" - elle rassembla d'abord carottes et oignons, devant le regard jovial du chef qui lui servait de maître artisan. Celui commença sa sérénade habituelle :
- 3 recettes sont possibles ! Ajoutez un ingrédient !
Alessa le regarda, d'abord contente.
- Cool ! Alors je vais mettre ces tomates avec...
Et le chef de reprendre :
- Mauvais ingrédient ! Essayez encore !
Là, Alessa est moins contente...
- Bon, alors j'enlève les tomates et je met... Du persil !!
- Mauvais ingrédient ! Essayez encore !
- Grmblbl... J'enlève le persil et j'y fous du romarin !
- Mauvais ingrédient ! Essayez encore !

Dialogue de sourd. Elle tenta donc de questionner plus avant le vieux cuistot :
- Et si vous me disiez plutôt quel ingrédient il me faut rajouter, au lieu de faire le mystérieux ?
- 3 recettes sont possibles ! Ajoutez un ingrédient !
-
- 3 recettes sont possibles ! Ajoutez un ingrédient !
-
C'est là qu'elle sort son marteau de guerre et regarde le vieux, un peu plus menaçante.
- T'es sûr que tu veux pas parler, vieux fou ?
- 3 recettes sont poss *sblaf!*

Plus tard, alors que le cuisinier a la tête enfoncée dans la neige, un marteau finement appliqué sur le peu de son crâne qui sort du sol, Alessa réfléchit à haute voix.
- Alors attends, si les tomates ça va pas, le persil et le romarin non-plus, alors j'y fous quoi dans ma recette ? Ah, idée ! Je vais chercher ma collec' d'ingrédients et j'essaye tout un par un !
Ce qu'elle fit sans tarder.

Problème : la table de préparation n'est pas assez large pour tout poser. Elle pose donc d'abord tout ce qu'elle peut, et ramène le reste à sa banque. Et elle essaye.
- Alors, essayons avec de la myrtille !
Et elle le fait. Elle goûte sa création, vomis, conclut que ce n'est pas le bon ingrédient.
- ... Des pommes !
Et elle essaye. Elle goûte, vomis, recommence.
- ... De la cannelle !
Et encore la même rengaine

Après des heures d'essais infructueux et de vomissures, Alessa trouve une combinaison : avec de la viande rouge, ça matche fort bien. Mais le cuisinier qui a réussi à s'extraire du sol, lève un doigt en l'air et sourit ; mais il lui manque des dents.
- 1 Recette possible ! Ajoutez un ingrédient !
Alessa lui donne des coups de botte dans la gueule pour l'achever, et regarde son capharnaüm de cuisine. Il y a de tout partout, et elle ne sait plus ce qu'elle a essayé ou pas.
- N'a foutr', je reprends tout depuis le début !
Et elle le fait.

Essais, vomis, re-essais, re-vomis...
Six hours laters...

- Gotcha motherfucker !
Une musique retentit :
~ Toudoudoudouuum ! Vous avez appris la recette du ragoût à la viande rouge ~
- Comment je roxxe trop en cuisine ! C'est facile en fait !
Mais trop.
Mais Alessa a quand même beaucoup vomi, et ceci résultant en une baisse de sa productivité, elle a alors une brillante idée, qu'elle déclame en frappant de son poing le plat de sa main :
- Il me faut un cobaye...

Ce n'est que 3 secondes après qu'elle ne se rue, avec sa charrette d'ingrédients, en direction de la maison d'une camarade de jeu.
- Iidiaaaaaaa ! J'ai des trucs à te faire goûteeeeeeer !